On espère que vous êtes patients
Jeudi 14 Juin Logroño / Navarette 13 km
La journée promet d’être chaude, donc dernières photos du gite, des cigognes, un salut à notre hospitalier Miguel et en avant. Il est 7h15... traversée de Logroño : nous passons de la vieille ville au centre ville neuf avec ses grands boulevards, ses banques, ses compagnies d’assurance, ses magasins hyper chic, puis entre des immeubles d’une petite banlieue pour déboucher sur un immense parc avec un lac artificiel (plutôt une retenue d’eau servant à l’irrigation et à l’arrosage des champs et de la vigne).
Dans Logroño nous sommes interpellés par un pèlerin espagnol « !Toda la familia esta en foto en el periodico ! »... Les enfants nous pressent d’acheter le journal... effectivement page 11 nous y sommes ! C’est très surprenant...
Aujourd’hui sur le chemin nous rencontrons Sophie de Montreuil, instit à mi-temps et musicienne. Nous nous arrêtons ensemble au bord du lac, le temps d’un café et d’échanger nos impressions sur le chemin, ses différences entre la France et l’Espagne. Sympathique rencontre...
Ce soir repas a l’albergue puis sortie glace... Nous nous couchons de plus en plus tard et nous nous levons de plus en plus tôt. Nous commençons à ressentir le manque de sommeil. La chaleur nous accable aussi. Nous nous posons la question de la sieste obligatoire pour tout le monde...
Vendredi 15 Juin Navarette / Najera 17 km
Samedi 16 Juin Najera / Cirueña 15km
Dimanche 17 Juin Cirueña / Grañon 12km
Lever 6h00 pour un petit déj à 6h30... L’ours qui nous a accueilli la veille est là, le petit déjeuner est pris. Il essaye de nous parler mais de bon matin sans un « bonjour », un sourire... c’est un peu difficile. Je pense que c’est quelqu’un de pas commun et que c’est dommage de ne pas s’être rencontrer... Au moment de notre départ, il offre des oranges aux enfants... Une roue du Trollix est crevée... bombe anti-crevaison et c’est parti.
Le temps est couvert. Nous en profiterons pour bien avancer. Mais, dés 10h00, grand beau temps, il fait très chaud. Nous longeons une autoroute mais celle là est en construction. Le chemin est large, blanc, droit, chaud... Trollix... il semble que la réparation n’est pas tenue, la roue est à plat. Nous apercevons Grañon environ à deux kilomètres. Je pars avec les enfants pour qu’ils ne restent pas en plein soleil, Bernard s’occupe de démonter la roue pour mettre une rustine. Courage !
A Grañon, nous trouvons l’ombre salvatrice d’un platane ainsi qu’une fontaine. Il est midi. Je fais manger les enfants et m’inquiète de ne pas voir arriver Bernard. Je m’apprête à retourner voir lorsque au zoom de l’appareil photo, je vois qu’il n’est pas seul. Avec les enfants nous suivons l’avancée de la petite troupe, sous un soleil de plomb, Bernard tire le Trollix aidé de chaque coté par un homme. Ils ont attaché une sangle à la roue et au baton de marche d’Elisa et soulage ainsi le poids du chargement. Deux kilomètres comme ça... Je fais la connaissance de Guy, de Jean-Louis (belge) et de Nicole de St Martin la Plaine. Merci beaucoup à eux. Nous sommes dimanche dans un petit village... les possibilités de trouver une chambre à air 14 pouces semblent bien minces. Jean-Louis assureur de métier nous suggère d’appeler l’assistance... nous rigolons. Je m’imagine mal appeler en France et expliquer notre crevaison de Trollix (pour ceux qui ont vu le film Banzaï avec Coluche...) !!!
L’actualité, c’est de trouver un hébergement. Je prends le relais pour soulever le Trollix (p... que c’est lourd !) et nous traversons le village, juste à l’heure de la messe. Cinquante paires d’yeux sont braquées sur nous, trois gosses un chargement bancal... tout le village est au courant. Nous arrivons à l’albergue paroissial, juste derrière l’église. Paqui la belge et Marguerita la madrilène nous accueillent chaleureusement. « Vous êtes ici chez vous, c’est votre maison » Merci beaucoup. Ce soir, se sera préparation et repas pris en commun, matelas de gym posés au sol, le tout en donativo. Ici c’est même plus que du donativo, sur la cagnotte il est écrit : « Donne ce que tu peux, prend ce dont tu as besoin ».
Toutes les nationalités semblent représentées, du Japon à l’Allemagne, de l’Australie à l’Italie en passant par l’Autriche, la Suède et j’en oublie. Même la France qui se démarque : François le français qui ne veut pas dormir dans le dortoir où il y a des gosses... Il a tort, ça fait au moins trois personnes qui ne ronflent pas !
Lundi 18 Juin Grañon / Belorado 16km500
Grasse matinée jusqu’à 7h00 pour les enfants. Les pélerins ont été discret ce matin, pas de bruit. Je me délecte d’apprendre que François le français a mal dormi...
Après un petit déjeuner pris avec les hospitaliers, nous participons au nettoyage du gite... Les enfants sont à fond... Le garage ouvre à 9h00, Bernard attend patiemment 1h30, c’est ça l’Espagne. Au final, Antonio dégotera une vieille roue au fond de son garage et changera la chambre à air gratuitement, c’est aussi ça l’Espagne. A 11h00, nous repartons et laissons derrière nous le « meilleur gite et le meilleur village » dit Louis.
Le temps est couvert et frais (12°). Après 4km de paysages sympas, nous longeons une voie rapide, traversons quelques villages à moitié abandonnés... bof et rebof... j’ai mal aux pieds, j’en ai marre de marcher, les enfants aussi. La seule distraction que nous ayons trouver c’est de faire des signes aux camions qui sont très nombreux sur cette route. Ils nous répondent par un concert de klaxons.
A l’entrée de Belorado, un hotel-albergue avec piscine (dommage) à 5 € la nuit. On en a tous marre. On se pose là. Le dortoir est d’une propreté douteuse, tant pis on s’en accommode.
Mardi 19 Juin Belorado / Villafranca Montes de Oca 12 km
5h30... Il pleut. Je décide de laisser dormir le reste de la famille et j’en profite pour écrire le blog. Il m’est difficile de me contraindre à écrire tous les jours, mais lorsque je me relis quelque jours plus tard je suis contente car quelques mots me permettent de retrouver les sensations et les émotions ressenties. Par contre lorsque je me mets à écrire, je suis frustrée de ne pouvoir tout dire, tout raconter tellement ce que nous vivons ensemble est intense.
Départ à 9h00, quelques gouttes. Nous descendons au village pour nous ravitailler et déjeunons à la sortie de Belorado sur un banc. Le chemin est plus plaisant aujourd’hui, beaucoup plus vert. Nous avons donné le « Miam-Miam Dodo » aux filles et nous les suivrons dans leurs choix. Nous pouvons nous arrêter à 4,9, 8 ou 12,5 km en leur expliquant les avantages et inconvénients de chaque étape... Résultat « C’est pas facile de décider... » dit Elisa. Au final, nous ferons les 12 km. Nous arrivons sous une petite pluie à l’albergue municipale de Villafranca. C’est bien, c’est propre. Aménagée dans une ancienne école, la cuisine est sous le préau. Repas pris dehors en compagnie de Gabriella une italienne de 22 ans et son compagnon de marche Daniel, un américain. Bon moment.
Il nous parait évident qu’une vrai journée de repos s’impose à tous. Demain, nous essayerons de contacter le camping de Burgos pour louer un bungalow pour deux jours...
Mercredi 20 juin Villafranca / San Juan de Ortega 12,5 km
Punaises de lit ou moustiques ? Ce matin je suis piquée de partout sur les bras, ça gratte...
Gros orage hier au soir et une partie de la nuit... comme on le dit depuis le départ « tout ce qui est tombé ce soir ne tombera pas demain ! ». Ce matin, plus de nuages, il fait froid. Bonne météo pour nous.
Etape agréable mais grosse deception à l’arrivée. Une église ouverte, un bar restaurant et une albergue, sale, la literie est d’un autre âge draps compris, un hospitalier à qui il faudrait expliquer le sens de sa fonction, pas de cuisine (en travaux depuis des lustres) donc passage obligé au restau... même pour 5 € c’est du vol.
Devant l’albergue, nous sortons notre réchaud, l’eau bouille, je jette les pates... ça s’éteint... plus de gaz... GRRR... Nous mangeons du pain de 3 jours avec ce qui nous reste et vu que tout le monde à faim nous mangeons aussi les pates juste gonflées à l’eau chaude... C’est pas bon mais ça cale.
Mauvaise nuit pour tout le monde.
Je confirme : punaises de lit, ça gratte, ça brûle, ça cuit, ça empêche de dormir et ça rend de mauvaise humeur...
Jeudi 21 Juin San Juan / Burgos 23 km
Nous quittons rapidement le gite qui nous laissera un mauvais
Le chemin est boisé jusqu’au village suivant à quatre km. Déjeuner. Redéjeuner au village suivant.
Après une bonne montée, nous voyons la plaine de Burgos à nos pieds. La ville semble proche, il reste pourtant 16 km. Nous motivons les enfants. Je téléphone au camping de Burgos, des mobilhomes sont dispos. Trop bien.
A trois heures, nous rentrons dans le camping. Les enfants sont contents d’être arrivés mais aussi très fiers. Nous nous cherchons des yeux la voiture de Jeanine et Bernard qui doivent nous rendre visite. Les enfants ne sont pas au courant. Nous les voyons au bar du camping. Les enfants ont du mal à les reconnaitre tellement leur présence est impossible... Après la surprise, les surprises de Jeanine (bonbons, glace, argent de poche pour les enfants donné par Nicole et casse-croute pour le soir). Merci beaucoup. Malgré notre fatigue nous passons une bonne soirée.
Vendredi 22 Juin Burgos / Burgos 0 km
Jeanine et Bernard nous emmènent à Décathlon pour des petites courses : chaussures pour Zaza, bouteille de gaz... puis ballade dans Burgos. Beaucoup de gens s’affairent pour préparer la fête de ce soir... Restau offert par nos « invités »... visite de la cathédrale... grandiose... courses à Simply market... retour au camping. Bref, une vraie journée de repos, tranquille. Et demain, nous avons le temps, on doit rendre les clefs du mobilhome à midi...
Samedi 23 Jjuin Burgos / Burgos 3,5 km
11h00, j’écris le blog au bar du camping. Ce matin, nous l’avons passé à ranger scrupuleusement toutes nos affaires. Chaque truc est mis dans un machin qui va dans un autre truc, tout ça pour finir dans un sac. Chacun sait ce qu’il doit prendre. Nous n’avons plus maintenant que l’essentiel et un peu de superflu dont nous ne voulons pas nous passer. L’idée de rester une nuit de plus nous a effleuré, mais nous nous sommes fait une raison : l’aventure est devant...
Jeanine et Bernard sont partis tôt, juste après le petit déjeuner. Leur visite a été un bon moment.
A midi nous sommes à l’albergue municipale de Burgos, batiment ancien complètement rénové, très fonctionnel pour les pélerins. Sandwiches sur la terrasse... nous rencontrons Hans un hollandais parti à pied de chez lui. Je vous le décris un peu : la soixantaine passée, les cheveux poivre et sel, un peu ébouriffé, de petites lunettes, un accent charmant, très digne (malgré le fait qu’il soit en slip)... faisant réchauffer un vieux café sur son réchaud... en plein Burgos ! Imagine le même à Lyon !
Après-midi de touriste : petit train qui fait le tour de la ville avec un groupe de français. Au secours ! Ils ont râlé tout le long : pas de tarif de groupe, la longueur de la ballade, sur la musique, sur la ville style « heureusement qu’ils ont la cathédrale... ». Soit on est moins français soit les vacances nous font du bien.
Glace sur la place. Repas au restau (hamburgers promis aux enfants) et MATCH Espagne/France... Les espagnols sont fair-play quand ils gagnent... Vu l’engouement suscité par le foot, je ne suis pas sure qu’en cas de défaite... Des dizaines de télé sont dans les rues, tout le monde sort son poste... Impressionnant, des gamins aux mémés tout le monde crie.
Dimanche 24 juin Burgos / Rabe de las Calzadas 12km
Nous quittons Burgos avec peu de sommeil car les espagnols ont fait la fête toute la nuit avec feu d’artifice vers minuit et ce matin à 6h il y a toujours autant de monde dans la rue. Dur dur ce départ ce matin, nos appréhensions pour les jours à venir refont surface.
A Rabe nous vivons une de nos plus mauvaises expériences depuis notre départ. L’hospitalière du gite nous refuse l’entrée, nous faisant bien sentir qu’avec nos enfants, on dérangerait. Le comble est qu’elle ait française. Le prétexte évoqué est que nos bagages prennent trop de place ! Cela fait mal de se sentir exclu. On ira au gite d’en face ou l’accueil est bien plus sympathique.
Lundi 25 Juin Rabé / San Bol 15 km
Départ au petit matin, il fait frais, nous supportons bien nos vestes. A deux km du gite, une fontaine sous un bosquet avec des tables : parfait pour déjeuner. Nous buvons un café à Hornillas (« petits fours »... plus pour la chaleur que pour ses patisseries).
Premiers pas sur la Meseta, 2OO km grillé par le soleil, des champs de blé et d’orge plus que secs à perte de vue.
Une pancarte nous indique le refuge de San bol à une centaine de mètres. Nous ne voyons qu’un bosquet de peupliers et une batisse en ruine au bord du chemin... et nous avons prévu de dormir là !!! Nous découvrons une petite maison surmontée d’un dôme, un bassin, de l’eau... quelques tables, et une fraicheur inimaginable sous les arbres. Hans, un hollandais déjà rencontré à l’albergue de Burgos est là en train d’écrire. LE PARADIS. La source qui jaillit de la terre doit être à 8°... l’herbe est verte, un vrai gazon anglais... En moins de deux tout le monde a les pieds dans l’eau, les enfants sont en maillot de bain, bataille d’eau... Louis nous fera un beau plouf ! « Même pas froide » dit –il en claquant des dents...
L’hospitalière cubaine (dont malheureusement je ne me rappelle pas le prénom) est super sympa, ce qui finit de nous décider à prendre le repas avec les autres pélerins. Pour 6€ nous aurons en entrée une grosse salade puis une paëlla (les filles ont dit qu’elles préféraient celle de Phil) et un dessert à la banane. Nous sommes 12 ce soir à manger autour de la gigantesque table ronde installée sous le dôme, éclairés à la lueur des bougies (pas d’électricité)... un couple d’allemand, jiro le japonais, Hans le hollandais, une californienne, et deux italiennes... moment indescriptible, hors du temps, hors du monde...
Mardi 26 Juin San Bol / Castrojeriz 14,5 km
C’est dans la pénombre que nous préparons nos affaires. Il est 6h00 et le jour n’est pas encore levé. A 6h20 nous quittons avec regret ce havre de paix. Vu qu’il me reste une demie cigarette, notre allure de marche s’en ressent... pas de café avant de partir, pas de petit déjeuner au bord du chemin... rien avant le prochain village à cinq kilomètres. Sur le chemin, le ciel est teinté de rouge de orange, de rose... Vu que nous sommes sur un plateau, dés que le soleil fera son apparition, il fera déjà chaud.
Si hier j’ai perdu mon tabac, ce matin nous trouvons une banane, bien emballée dans un sac. Louis la mangera. Plus loin à l’entrée du village, une tong... Je la ramasse avec mon baton et arrive devant les bars du village : « Quien ha perdido eso ? ». Beaucoup de pélerins sont là, prenant le petit déjeuner. La tong retrouve sa propriétaire espagnole.
Nous, nous déjeunons sur un banc devant l’église : lait et cacao froid, tartines de beurre (je suis sûre que nous sommes les seuls à transporter du beurre sur la Meseta avec des chaleurs supérieures à 30°) et bien sur une clope pour moi.
Nous nous arrêtons aux ruines du couvent du San Anton. Je trouve que ces églises à ciel ouvert sont encore plus majestueuses... ce sont toujours des moments d’émotion. Louis veut dormir ici au refuge. Nous hésitons, les enfants ont souvent de bonnes intuitions... A contre cœur, nous repartons, pour trois kilométres jusqu’à Castrojeriz. Il est 11h45, il fait très chaud et nous apprécions la fraicheur de l’albergue...
37°, température maximum du jour mais aussi de demain... Nous partirons tôt...
Mercredi 27 Juin Castrojeriz / Itero de la Vega 12 km
Départ à 6h00 (record battu !). Dans les rues de la ville la température reste encore élevée. A deux km nous attaquons une bonne côte et nous sommes satisfaits de voir que le ciel est voilé. Nous déjeunons sur le plateau au milieu de rien... mais les paysages sont magnifiques, comparables à ceux du Sahara. Le vent chaud n’est pas si désagréable. Juste avant Itero, une chapelle restaurée par l’Association italienne des Amis du chemin. Les hospitaliers nous offrent un café italien, c’est-à-dire encore plus corsé que le café espagnol... Je déguste ce nectar comme il se doit, sans sucre... c’est sûr que ça te réveille les papilles ! Moment d’échange avec d’autres pélerins, au frais...
Albergue municipale à Itero... 11h00. La porte est ouverte : « Pèlerin, installe toi où tu veux », personne n’est encore arrivé. Seul un couple d’allemand nous rejoint. Ils sont calés sur le même rythme que nous. Cela fait trois soirs que nous partageons les mêmes gites.
Après-midi sieste, parc de jeux pour les enfants, jeux de carte... Tranquille.
Ce soir, nous recevons plein de mails : Margaux envoie un mot en espagnol (reponse : hay internet aqui pero el ordinator esta en la habitacion y los peregrinos estan durmiendo ya !) ; pour les Bertholier : Garance peut être rassurée, louis va très bien et l’heure espagnole lui convient parfaitement, lever tôt, sieste et coucher tard... ; pour Véro : les fêtes de Burgos me rappellent les notres il y a quelques années... ; pour les Durand : oui Bernard mets bien son chapeau... Gros, gros bisous à tous...
Jeudi 28 Juin Itero / Fromista 14 km
A 5h00 nous profitons de « la fraiche » pour boire notre café sous les étoiles. Nous évoquons les petits désagréments de la nuit (ronflements et moustique) et levons le camp à 6h00. Et puis le train-train : petit déj au bord du chemin... Etape sans encombre jusqu’à Fromista. Il est 10h45 lorsque nous sommes devant le gite (les premiers). Briefing devant un café jusquà l’ouverture de l’albergue à 12h30. Nous nous installons, l’hospitalière a la délicatesse de nous donner un dortoir de six pour nous cinq. On apprécie vraiment. Puis douche pour les enfants et lessive pour mois. Aujourd’hui, ce qui fait la différence, c’est que je frotte le linge dehors dans un grand bac en pierre... On mange un morceau, rencontre avec un petit groupe de français... Sieste pour Louis et Bernard... Jeux de cartes avec les filles... Courses pour le soir... Repas au réchaud dehors dans la cour... Dodo.
Ces après midi me paraissent un peu longues...
Vendredi 29 Juin Fromista / Villalcazar de la Sirga 14,5 km
Départ à 6h00 après un vrai café fait dans notre chambre. Il fait presque nuit. NNous profitons de la fraicheur du matin pour bien avancer, tant et si bien qu’à 11h00 nous sommes à Villalcazar de la Sirga. La visite de l’église est vite faite, c’est payant... donc nous nous contenterons de l’extérieur qui est magnifique.
Après discussion avec les enfants, nous décidons de poursuivre jusqu’à Carrion de los Condes... hé oui ! 21 kilomêtres !
A Carrion, il est 13h00 lorsque nous retrouvons le groupe de français d’hier... Ils nous conseillent de nous rendre à l’albergue paroissiale Santa Maria, accueil chrétien tenu par les Sœurs Augustines. Nous y serons très bien accueillis. Nous partagerons avec les cinq sœurs et une vingtaine de pélerins un temps de chants, musique et poésie avant de partager un repas communautaire où chacun apporte ce qu’il veut. Du repas, je ne peux que rapporter l’enthousiasme des enfants vu que je dormais (crise de foie)... La joie et la sérennité de nos hospitalières nous ont fait beaucoup de bien. En effet, depuis notre arrivée en Espagne nous avons du mal à retrouver « l’esprit du chemin » français.
Samedi 31 Juin Carrion / Calzadilla de la Cueza 17 km
Frais, frais ce matin. Tant mieux, car aujourd’hui c’est 17 km tout droit, sans arbre, sans village, sans dénivellé, bref sans rien que des champs de blé complétement blanchis de soleil, un chemin tout aussi blanc.
Cette étape nous fait peur d’autant plus que nous sommes chargés. Nous portons de la nourriture pour trois jours. J’ai bien cru que tout ne rentrerait pas dans nos sacs...
Toute la journée un vent froid soufflera. Pour dire, j’ai gardée ma polaire... et finalement cette étape ne sera pas la plus difficile.
Arrivée au gite, la seule vue de la piscine suffit enlever toute fatigue aux enfants... Enfin une superbe piscine avec une eau bien bleue... manque de chance, elle n’est pas utilisable... L’hospitalier s’affaire autour de la piscine et le verdict tombe : dans une heure ce sera bon... Mais en une heure le temps peut changer et de frais devenir froid avec de gros nuages et même un peu d’eau... Bref, on est en pantalon, polaire et blouson pour préparer et manger notre repas. La grosse déception qui fait dire à Elisa : « Vivement qu’on soit arrivé à Compostèle, on pourra se baigner... ».
Dimanche 1er Juillet Calzadilla / Sahagun 23 km
Comme hier les températures oscillent entre 5° et 7°. Les filles ont froid lorsqu’on s’arrête pour déjeuner sur le bord du chemin.
Nous traversons trois villages aujourd’hui sans une épicerie juste un bar. Nous avons prévu une étape de 15 km. Nous arrivons de bonne heure et moi, ça me démange de continuer. Après discussion, on repart après deux bonnes heures de pose, jusqu’à Sahagun. Elisa en a marre, elle aurait besoin de pouvoir se reposer, de dormir...
A Sahagun, nous allons à l’albergue la moins chère comme d’habitude (4 €), située dans une ancienne église. Il y a beaucoup de monde, le confort sommaire, du bruit... Ce n’est pas ce qu’il nous faut aujourd’hui, encore moins à Elisa. Nous trouvons de la place dans l’autre albergue, plus sereine. La vie en collectivité au bout de trois mois, ça pèse. A notre arrivée, le propriétaire félicite les enfants et leur offre un dessert : du riz au lait à la cannelle. Très gentille attention, mais les enfant n’aiment pas. Aïe ! Système D, je vide rapidement les coupelles dans une boite plastique que je fourre dans mon sac... Bonne rigolade. Rien ne sera perdu, Bernard adore !
souvenir.