Revoilà le blog...Il y a des trous dans notre histoire, peut-être lescomblerons nous plus tard. On reprend come on peut, en essayant de se rappeler nos impressions, nos émotions, nos rencontres...Ce n'est pas facile tant chaque jour est riche de tout cela. Toujours, un grand merci pour tous vos messages.

Mercredi 7 juin Pamplona/Zariquiegui 11 km

Branle-bas de combat à 4h00 du mat. Les premiers prennent leurs douches, farfouillent dans leurs sacs, s’interpellent... L’allemand d’à coté bat tous les records, se ballade dans le dortoir pendant 10 minutes à poil, déplace nos sacs... Je suis déjà pas très patiente en temps ordinaire mais là avant le café... je me lève pour lui dire d’aller ailleurs et il me répond le reste, le ton monte... échange de noms d’oiseaux et il se casse ! Je ne sais pas si la journée commence bien mais elle commence tôt... Traversée de Pamplona au petit matin. Le sol nous renvoie la chaleur de la veille, la journée va être chaude. Petite pause à Cizur Menor, au loin Pamplona, grande ville posée au milieu des champs... devant nous des montagnes à perte de vue toutes couronnées d’éoliennes... choix énergétique qui semble plus rentable de ce côté de la frontière !

Nous « croisons » un pèlerin, verbe qui prend tout son sens car il arrive de Santiago... Il nous promet pour aujourd’hui une montée de folie mais rien à voir avec demain où nous aurons la descente de l’enfer... J’angoisse. Bernard, plus posé, me rassure : « vu qu’on est passé là où on n’aurait jamais pu... ». Pour la montée, il n’a pas tort... c’est pas difficile.

Zaraquiegui... son albergue privée. Lorsque nous arrivons à 13H30, il ne reste que quatre places dispos sur les 16 prévues, mais la proprio nous ouvre une chambre en cours d’aménagement... ouf ! Toute l’après-midi des pèlerins arrivent et des places se créent... nous serons 28. Certains dorment dans le canapé du salon, d’autres sur des matelas dans le couloir. Les espagnols ne s’embètent pas autant que nous avec les normes... Quoi qu’il en soit l’ambiance est bonne et cela nous réconcilie un peu avec l’Espagne.

Jeudi 8 Juin Zariquiegui/Puente la Reina 13 km

Nous partons tôt car il fait chaud. Nous terminons la montée pour l’Alto del Perdon... Au sommet il y a beaucoup de vent. La vue est splendide. A droite nous dominons toute la plaine de Pamplona, les blés sont encore un peu verts, à gauche la plaine de Puente la Reina avec ses couleurs jaunes, comme grillée par le soleil. La descente dans les galets est tranquille, rien à voir avec ce que je m’étais imaginée...

Dans un village, nous achetons du pain au boulanger qui fait sa tournée en camion... Les enfants trouvent que c’est une bonne idée...

A l’entrée de Puente la Reina il y a un hôtel qui propose des chambres et des dortoirs ( en sous-sol) pour les pélerins ... L’endroit est très accueillant et les prestations sont supers pour le prix (9€). Nous prenons une chambre pour quatre... on se serrera. Après midi farniente pour les enfants, pour nous courses, repas, lessive...

Pas de frigo dans la cuisine, alors pour conserver notre pique-nique, nous mettons notre sac dehors sous l’escalier... idée que aurait pu être bonne si nous n’avions pas eu la visite de chiens durant la nuit...

Vendredi 8 juin Puente la Reina / Lorca 13 km

Pas de bruit ce matin, nous ne nous sommes pas réveillés... Petit déj, départ à 8h15. Nous sommes ovationnés (surtout Bernard et Louis) par un groupe de cyclistes brésiliens. Etape qui monte, qui monte et qui descend (un peu), le train-train du pèlerin. Lorca petit village à la limite du pays basque avec sa rivière d’eau salée, ses deux albergues à pélerins, l’une en face de l’autre, qui à grand renfort de pancartes haranguent leurs futurs clients. Nous choisissons celle à sept euros (au lieu de huit en face). Jose Ràmon, le proprio de l’albergue est très sympa. Il fait des efforts pour parler français et comprendre mon espagnol. Il nous propose de manger dans la salle de restau avec les autres pélérins (qui prennent tous le repas). Soirée détendue, on se couche de bonne heure.

Ha oui, Louis a perdu sa dent en mordant les fesses de Clo...

Samedi 9 juin Lorca / Iratche 14 km

Nous saluons José Ramon et les autres pélerins et nous partons. Le temps est couvert et frais... parfait pour marcher. Comme hier le terrain n’est pas plat. Estella... bourgade importante (14 000 hab), beaucoup d’édifices religieux avec un mélange architectural (roman, gothique, arabe...). Nous nous arrêtons pour boire un « cafe solo », c’est-à-dire sans lait et les enfants, un chocolat chaud si je ne m’étais pas trompée dans la commande (ils l’ont eu froid). Petit conseil de famille, nous décidons de ne pas dormir à Estella et d’aller jusqu’au camping d’Iratche pour louer un mobilhome. A la sortie de la ville nous trouvons notre premier supermercado Dia. Nous achetons nos provisions pour trois jours, notamment des légumes et repartons charger comme des mules pour les cinq derniers kilomètres.

A Iratche, juste avant le monastère, une fontaine à vin gratuit est installée... nous goutons...muy picante... l’attention est meilleure que le vin...

Plus loin, nous longeons le camping sur presque un kilomètre. Il s’agit en fait de résidence de vacances complètement fermée et securisée, équipée d’un bar-restau-cafet-supermarché-tennis-pisine-terrain de foot-basket... et tout le reste. Difficile pour moi d’apprécier mais les enfants sont contents. Plus de mobilhome dispo, nous optons donc pour une chambre dans un baraquement avec quatre lits. Pour dormir on s’arrangera mais pour la cuisson des légumes ce sera plus épique sur notre mini-réchaud.

Dimanche 10 Juin Iratche / Iratche 0 km

Journée de repos... dommage c’est couvert, beaucoup de vent...et de la pluie... Nous ecrivons le blog du bar du camping avec vue sur la piscine dont nous ne pouvons profiter. Ici les mobilhomes sont encore plus serrés qu’en France, mais pas grave les Espagnols tondent leur 50 cm2 de pelouse dés le lever du jour... Matinée utilisée à « refaire nos sacs » : on sort tout, on lave, on réorganise, on jette, on fait le point sur ce qu’il nous manque, on pchit le sac avec le produit anti-punaise de lit... Les filles vont se baigner (5 minutes car il fait froid), Louis est aux jeux avec ses copains espagnols... Cafèt du camping...

Lundi 11 Juin Iratche / Los Arcos 17 km

Il pleut... nous déjeunons sous l’avancée de notre chambre... ambiance morose, l’impression d’avoir raté notre journée de repos... la pluie s’arrête et notre moral remonte. Les paysages changent. Couleur à dominante de jaunes de brun, taches vertes. Plus nous marchons plus les céréales sont petites... Les nuages filent à toute vitesse dans la ciel, nous les voyons d’accrocher aux Pyrénées derrière nous.

A Los Arcos, Alberge La Casa de la abuela. Nous sommes dans une chambre de six. Nous sommes surpris lorsque l’hébergeur nous propose d’«acheter » le dernier lit pour être tranquille... les enfants sont choqués : « Et si quelqu’un arrive et qu’il est fatigué ? »...

Au repas grande discussion avec un gars d’Epinal qui s’est fabriqué un Trollix maison sur son pourquoi du chemin ainsi que sur les pannes, matériaux, avantages et inconvénients des deux chariots... sur ce sujet, je m’éclipse, il faut laisser ça aux pros...

Mardi 12 Juin Los Arcos / Viana 19 km

Silence et bon matelas, la nuit a été bonne, a part mon réveil qui a sonné à 5h00 du mat... Grosse colère de l’anglais qui est dans notre chambre. C’est Bernard qui essuiera ses reproches en anglais, français, espagnol... on aurait peut-être du l’acheter ce lit !

Aujourd’hui notre étape est longue. A la sortie de Los Arcos, nous apercevons un village sur un promontoire, il nous semble proche. Il est pourtant à 7 km. Le chemin serpente entre les champs de céréales grillées par le soleil et les vignes. Beaucoup de monde sur le chemin, espagnols, français et américains...

Le temps est couvert, beaucoup de vent... nous supportons bien nos blousons (environ 10 °).

Juste avant Viana, Bernard est interpellé « Monsieur Novel ? »... Surprenant si loin de chez nous... Nous faisons la connaissance de Cathy, une amie d’Isidore (notre hospitalier au Puy). Elle a lu notre blog avant son départ du Puy fin avril et pensait nous rattraper sur le chemin en France... Yes, on avance bien.

Viana... Comme la plupart des villes espagnoles que l’on a traversé, il y a un centre historique avec édifices religieux, ruelles avec petits immeubles de deux étages, petits commerces et autour, des immeubles qui ont l’air d’avoir poussés dans les champs. Pas de banlieue résidentielle comme chez nous.

Aujourd’hui pour notre hébergement, nous avons le choix : soit l’albergue municipale à 6 €, soit un accueil chrétien en donativo mais c’est juste des matelas par terre... les enfants préfèrent le donativo... « On a jamais dormi dans un gite sans lit... dit Elisa »... Bernard choisit l’albergue. Très bien cette albergue : lits sur trois étages, cuisine avec cuisinière et casseroles (le luxe...), une grande salle pour manger et en plus c’est propre.

Mercredi 13 Juin Viana / Logroño 10 km

La nuit a été difficile. Premièrement Louis a fait une bonne fièvre suivie de sueurs froides... deuxièmement l’américain qui partageait notre chambre a ronflé comme un camion toute la nuit, troisièmement les matelas un peu fin nous ont permis d’apprécier les lattes du sommier.

Départ à 8h00 pour Logroño. Petite étape pas très belle, entre usines et friches, coincée entre deux autoroutes... Il est midi lorsque nous franchissons le pont de Logroño. Nous sommes accueillis par des cigognes qui nichent sur le toit de l’hôpital.

L’albergue n’est pas encore ouverte mais déjà les sacs à dos des pélerins sont déposés en ligne, chacun réservant ainsi sa place. A 13h00, c’est le top-départ, on se croirait dans la file d’attente du self au collège... Bref, repas au restau sur la place de la cathédrale, ballade touristique dans la ville et retour au gite pour 17h30 pour un apéro... et pas n’importe lequel, en effet Clothilde est la 5000 ème pélerines a franchir les portes de l’albergue depuis le début de la saison... Les espagnols ne font pas les choses à moitié, photos pour le journal local en compagnie d’une conseillère municipale ainsi que de Madame la Ministre de la Culture de la province de La Rioja (ça en jette non ?)..., les enfants ont eu un tee-shirt, Clo un tablier de cuisine car Logroño a été élue capitale de la gastronomie en 2012. Pour nous, nous avons dégusté un très bon vin de la Rioja. Moment très sympa où étonnament il n’y a que les français qui se sont approchés...

Premiers jours en Espagne

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